Le spectre de la corruption frappe de nouveau le sommet de l’État haïtien. Un rapport accablant de l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) publié vendredi 26 septembre, met en cause plusieurs figures de premier plan du pouvoir en place. Trois conseillers présidentiels, deux ministres ainsi que deux directeurs généraux en fonction sont accusés de malversations, sans qu’aucune mesure ne soit prise à leur encontre.
Selon les derniers rapports de l’ULCC , les trois conseillers présidentiels cités seraient impliqués dans le scandale qui secoue la Banque Nationale de Crédit (BNC). Le document mentionne également la ministre des Sports, visée pour son rôle dans des actes de corruption confirmés par des preuves jugées solides.
Le rapport s’attarde aussi sur le Service National de Gestion des Résidus Solides (SNGRS), où le directeur général et sa directrice générale adjointe sont tous deux épinglés pour corruption. Parallèlement, la Fondation Je Klere (FJKL) accuse le ministre de la Culture et de la Communication de détournement de fonds.
Malgré la gravité des faits révélés, aucune procédure judiciaire n’a encore été enclenchée. Les responsables incriminés continuent d’occuper leurs postes, bénéficiant des privilèges liés à leurs fonctions et semblant évoluer en toute impunité.
Cette nouvelle affaire illustre une fois de plus l’ampleur du fléau qui mine l’État haïtien. Aux yeux de nombreux observateurs, la corruption s’est imposée comme un système bien ancré, accentué par l’absence de contre-pouvoirs réels et la faiblesse institutionnelle du régime en place.
Alors que la population s’enfonce dans la crise économique et sécuritaire, l’image d’un pouvoir tolérant, voire protégeant, les pratiques illicites renforce le sentiment d’un pays livré à un cercle vicieux où l’impunité demeure la règle.
Haïti-Corruption: de hauts responsables accusés de corruption par l’ULCCC restent toujours intouchables


