Six ans se sont écoulés depuis l’assassinat du journaliste Néhémie Joseph, abattu le 10 octobre 2019 à Mirebalais, dans le Plateau Central. Pourtant, la justice haïtienne n’a toujours pas livré de réponse à la hauteur du crime.
Journaliste à Panik FM et Radio Méga, Néhémie Joseph était connu pour sa voix franche et engagée. Ses interventions dénonçaient sans détour la corruption, l’insécurité et la dérive autoritaire du pouvoir en place. Ce courage lui a valu de nombreuses menaces, notamment après un différend public avec Garry Pierre Paul Charles et Rony Célestin, alors figure politique influente du parti PHTK.
Le 10 octobre 2019, son corps a été retrouvé sans vie dans sa voiture, exécuté froidement. Une disparition qui a ébranlé le monde de la presse et soulevé une vague d’indignation dans tout le pays. Mais derrière les cris de colère, l’enquête s’est vite enlisée.
Aujourd’hui encore, la justice de Mirebalais reste silencieuse. Aucun coupable n’a été condamné. Les rares suspects, dont Rony Célestin lui-même, ont été brièvement inquiétés avant d’être relâchés. Pendant ce temps, l’impunité continue de régner, et la ville qu’il aimait semble toujours sous la coupe de ceux qu’il dénonçait.
Six ans plus tard, le nom de Néhémie Joseph résonne comme un rappel douloureux : en Haïti, dire la vérité peut encore coûter la vie, et obtenir justice demeure un combat sans fin.
Néhémie Joseph : la vérité assassinée, la justice en fuite


