La décision de Washington de ne pas reconduire la loi HOPE/HELP, arrivée à expiration le 1er octobre, a l’effet d’un séisme pour l’économie haïtienne. Ce dispositif, qui garantissait un accès préférentiel au marché américain pour les produits textiles fabriqués en Haïti, représentait près de 90 % des exportations nationales. Son retrait plonge le secteur dans une incertitude totale et menace des dizaines de milliers d’emplois.
Malgré des mois de plaidoyers et de négociations, les efforts des autorités haïtiennes n’ont pas abouti. Le ministre des Affaires étrangères, Harvel Jean-Baptiste, qui s’était rendu à plusieurs reprises à Washington, avait laissé entendre que des discussions constructives étaient en cours. Le Conseil présidentiel de transition (CPT), dirigé par Laurent Saint-Cyr, avait de son côté multiplié les annonces rassurantes, affirmant que la reconduction de la loi était quasiment acquise.
L’échec est d’autant plus cuisant que le choix de Leslie Délatour comme ambassadeur à Washington avait été justifié par son rôle passé dans la défense de cette législation. Ni sa nomination ni le lobbying de Saint-Cyr, accompagné de son beau-père Pierre Marie Boisson, n’ont permis d’infléchir la position américaine.
La fin de la loi HOPE/HELP s’impose désormais comme un revers diplomatique majeur pour les dirigeants haïtiens, qui devront trouver en urgence des alternatives pour éviter l’effondrement de l’un des rares piliers de l’économie nationale.

