Le Parlement brésilien a franchi une étape décisive ce mercredi en approuvant la mesure phare du président Luiz Inacio Lula da Silva : l’exonération d’impôt sur le revenu pour les classes moyennes. Désormais, les contribuables percevant moins de 5.000 réaux par mois (environ 800 euros) ne seront plus imposés, contre un plafond actuel fixé à 3.000 réaux (480 euros). Selon le gouvernement, près de 16 millions de Brésiliens bénéficieront de cette réforme dès 2026.
Pour financer ce manque à gagner, l’exécutif a choisi de taxer davantage les plus hauts revenus. Les personnes gagnant plus de 50.000 réaux mensuels (près de 8.000 euros) verront leur taux d’imposition passer progressivement de 2,5 % à 10 %. Seules 140.000 personnes sont concernées, mais elles représentent la frange la plus riche du pays.
Le texte a été adopté à l’unanimité par la chambre basse, une rareté dans un climat politique habituellement polarisé. Même l’opposition de l’ex-président Jair Bolsonaro a voté pour, malgré ses critiques sur l’alourdissement fiscal des grandes fortunes. Ce consensus reflète la popularité de la mesure, largement soutenue par l’opinion publique.
Reste une incertitude : la réaction des marchés financiers. Déjà, lors de la première présentation du projet en 2024, la monnaie nationale, le réal, avait subi une dévaluation historique. Si Lula remporte une victoire politique et sociale, son pari économique sera jugé à l’aune de la stabilité financière du pays et du vote à venir du Sénat.
Brésil : Lula supprime l’impôt sur le revenu pour les classes moyennes et fait payer les plus riches

